POURQUOI METTRE LE PAMPLEMOUSSE AU MENU? Comme entrée, nature ou en salade, il met l’estomac de bonne humeur. Pour un plat rafraîchissant, il s’associe volontiers au poulet, au poisson fumé ou aux crevettes. Il fournit de la vitamine C en abondance. Les flavonoïdes et les limonoïdes qu’il contient posséderaient plusieurs propriétés bénéfiques pour la santé. Profil santé Plusieurs études épidémiologiques démontrent une association inverse entre la consommation de fruits et de légumes et l’incidence de maladies chroniques comme les maladies cardiovasculaires et certains cancers. Plus particulièrement, il a été observé dans de nombreuses études que la consommation d’agrumes serait reliée à la prévention de certains types de cancers (entre autres les cancers de la bouche, du pharynx, de l’oesophage, de l’estomac). Plusieurs composés actifs, tels les flavonoïdes, les limonoïdes, la vitamine C et les caroténoïdes, pourraient jouer un rôle important dans ces effets. Principes actifs et propriétés Quelle couleur choisir? Il existe des pamplemousses blancs, roses et rouges. Afin de profiter au maximum des propriétés antioxydantes de ce fruit, il vaut mieux choisir les pamplemousses roses ou rouges. Flavonoïdes. La naringine est le principal flavonoïde du pamplemousse et du pomélo. Ces derniers contiennent aussi de l’hespérétine en plus petite quantité. La concentration en flavonoïdes de ces fruits est plus élevée dans la partie blanche de la pelure et varie grandement selon les cultures. L’absorption et l’utilisation de la naringine et de l’hespérétine par le corps varient d’un individu à l’autre. Cependant, étant donné leur concentration élevée dans le sang après l’ingestion de 250 ml (1 tasse) de jus de pamplemousse, des effets sur la santé pourraient survenir lorsque ce jus est consommé régulièrement. Lipides sanguins. La naringine pourrait diminuer la sécrétion d’apolipoprotéine B (protéines liées au cholestérol LDL) in vitro, ce qui pourrait expliquer la diminution sanguine du cholestérol LDL (« mauvais » cholestérol) chez des animaux consommant du jus de pamplemousse. Toujours chez l’animal, la naringine pourrait améliorer l’élasticité de la paroi des vaisseaux sanguins, augmenter le cholestérol HDL (« bon » cholestérol), diminuer le cholestérol sanguin et l’oxydation du cholestérol. Même si la naringine a démontré des effets favorables, la consommation de pamplemousses frais serait préférable à la prise d’un supplément de naringine. En effet, dans une étude récente chez l’animal, un profil lipidique (taux sanguins de cholestérol et de triglycérides) détérioré était davantage amélioré après la consommation de jus de pamplemousse qu’à la suite d’une supplémentation en naringine. Il en était de même pour l’activité antioxydante, qui était plus élevée après la consommation du jus. Le pomélo contiendrait un peu plus de flavonoïdes et autres composés phénoliques que le pamplemousse. Une étude d’intervention démontre que des patients hypercholestérolémiques consommant deux pomélos par jour (pendant 30 jours) présentaient une capacité antioxydante plus élevée dans le sang, en plus de voir leurs taux de cholestérol et de triglycérides sanguins diminuer de façon significative comparativement à la consommation d’un seul pomélo par jour. Les composés antioxydants ainsi que les fibres contenus dans ce fruit pourraient jouer un rôle dans les effets observés. Cancer. La naringine et les autres flavonoïdes des agrumes pourraient aussi exercer un effet thérapeutique en tant qu’agent antiprolifératif. C’est ce qu’ont démontré quelques études in vitro ainsi que chez l’animal au cours desquelles les flavonoïdes des agrumes plus particulièrement la naringenine, inhibaient la prolifération de cellules cancéreuses du sein. Lors d’une étude d’observation effectuée chez plus de 1 000 personnes, il fut observé que plus la consommation de pamplemousse blanc était élevée, plus l’incidence de cancer du poumon diminuait. Comme la même association fut aussi observée entre la consommation de naringine et l’incidence de cancer du poumon, il est fort possible que ce flavonoïde participe à l’effet préventif contre ce cancer. Glycémie. Une supplémentation en naringine a diminué de façon importante le glucose sanguin chez des animaux diabétiques, démontrant que ce composé pourrait jouer un rôle dans la prévention de l’hyperglycémie. Cette étude exploratoire devra être appuyée par des études cliniques avant d’être en mesure d’appliquer ces résultats prometteurs à l’humain. Limonoïdes. Ces composés biologiquement actifs peuvent être responsables de la saveur amère des fruits qui en contiennent ou encore être insipides, selon leur type. Les limonoïdes sont principalement contenus dans les pépins des agrumes, mais aussi dans leur jus. Ils posséderaient aussi une certaine capacité antioxydante. La limonine est le principal limonoïde du pamplemousse, responsable du goût amer de son jus. Cancer. Les limonoïdes des agrumes ont démontré des effets anticancer in vitro, diminuant la prolifération de cellules cancéreuses du sein et conduisant à l’apoptose (mort cellulaire) de cellules neuroblastiques cancéreuses (cellules nerveuses embryonnaires, se différenciant ensuite en neurones). Ces effets ont été confirmés chez l’animal par différentes études. En effet, la limonine et la nomiline pouvaient ainsi inhiber le développement de différents cancers (de l’estomac, du poumon, de la bouche), et ce, par divers mécanismes. L’obacunone, un autre type de limonoïde, s’est avéré efficace pour diminuer l’incidence de tumeurs au côlon et pour diminuer le nombre de tumeurs de la bouche chez l’animal. L’action synergique de plusieurs limonoïdes entre eux, ou de ceux-ci avec d’autres composés (tels les flavonoïdes), pourrait accentuer leur effet sur les cellules cancéreuses. Ces études laissent présager un effet préventif du cancer chez l’animal par les limonoïdes des agrumes, mais aucune donnée n’est disponible quant à un effet similaire chez l’humain. Hypercholestérolémie. La limonine ainsi que d’autres limonoïdes présents dans les jus d’agrumes auraient la propriété de diminuer le cholestérol sanguin chez l’animal. Des études sur la biodisponibilité des limonoïdes des agrumes et leurs mécanismes d’absorption devront être effectuées afin de connaître l’impact chez l’humain. Autres effets. La limonine et la nomiline inhiberaient la réplication du virus de l'immunodéficience humaine ( VIH) in vitro, en plus d’inhiber l’activité de la protéase du virus. Dans une récente étude, la nomiline et d’autres limonoïdes amélioraient le système immunitaire chez l’animal. Ces résultats sont prometteurs, mais n’ont pas fait l’objet d’études cliniques contrôlées. Il est donc impossible à l’heure actuelle de transposer ces effets chez l’humain. Le jus ou le fruit? La vitamine C contribuerait pour 66 % à 77 % du potentiel antioxydant du jus de pamplemousse. Les pamplemousses, peu importe leur couleur, contiennent environ la même quantité de vitamine C que dans le jus et en sont aussi d’excellentes sources. Caroténoïdes. Ces composés possèdent des propriétés antioxydantes, c’est-à-dire qu’ils sont capables de neutraliser les radicaux libres. La consommation d’aliments riches en caroténoïdes serait reliée à un moindre risque de plusieurs maladies (comme le cancer et les maladies cardiovasculaires), quoique les études sur le sujet soient controversées. Le pamplemousse contient des quantités élevées de bêta-carotène. Les fruits de couleur rouge et rose contiennent également du lycopène. Ces deux composés font partie de la famille des caroténoïdes. Quant au pomélo et au jus de pamplemousse, ils contiennent d’autres caroténoïdes, mais en quantité moins importante. Fibres solubles. Environ les deux tiers de la quantité de fibres du pamplemousse seraient des fibres solubles, telle la pectine. Celle-ci se retrouve principalement dans la pelure et dans la membrane blanche autour de la chair (albédo). Par leur aptitude à diminuer le cholestérol sanguin, les fibres solubles, de façon générale, se sont avérées un moyen de prévenir l’incidence de maladies cardiovasculaires. Les résultats d’une étude de petite envergure réalisée chez l’humain ont démontré que la prise de pectine de pamplemousse (sous forme de supplément) diminuait le cholestérol total et le cholestérol LDL. Coumarins. L’auraptène, un composé de la famille des coumarins, se retrouve dans le pamplemousse et les fruits citrins, dans leur jus fraîchement pressé ainsi que dans leur pelure. L’auraptène aurait le potentiel de diminuer la prolifération des cellules cancéreuses et la croissance des tumeurs chez l’animal. Dans l’organisme, l’auraptène pourrait s’accumuler dans les cellules de l’intestin grêle et ainsi se rendre à la veine porte afin d’exercer ses effets. Pour l’instant, ces résultats prometteurs ne peuvent toutefois pas être appliqués spécifiquement à la consommation de jus de pamplemousse. Autres propriétés Le pamplemousse et le pomélo sont-ils antioxydants? Fortement : le pamplemousse a un indice TAC de 1 904 umol. Donnée non disponible pour le pomélo. Le pamplemousse et le pomélo sont-ils acidifiants? Données non disponibles. Le pamplemousse et le pomélo ont-ils une charge glycémique élevée? Un peu. La charge glycémique de 120 g de pamplemousse est de 3. Donnée non disponible pour le pomélo. Nutriments les plus importants Vitamine C. Le pomélo est une excellente source de vitamine C. Le pamplemousse et le jus de pamplemousse, quant à eux, sont d’excellentes sources de vitamine C pour la femme et de bonnes sources pour l’homme. Le rôle que joue cette vitamine dans l’organisme va au-delà de ses propriétés antioxydantes. Elle contribue aussi à la santé des os, des dents et des gencives. De plus, elle favorise l’absorption du fer contenu dans les végétaux, protège contre les infections et accélère la cicatrisation. Cuivre. Le pamplemousse, le jus de pamplemousse et le pomélo sont des sources de cuivre. En tant que constituant de plusieurs enzymes, le cuivre est nécessaire à la formation de l’hémoglobine et du collagène (protéine servant à la structure et à la réparation des tissus) dans l’organisme. Plusieurs enzymes contenant du cuivre contribuent également à la défense du corps contre les radicaux libres. Acide pantothénique. Le pamplemousse est une source d’acide pantothénique ( vitamine B5). L’acide pantothénique fait partie d’un coenzyme clé dans l’utilisation de l’énergie des aliments que nous consommons. Il participe aussi à plusieurs étapes de la fabrication des hormones stéroïdiennes, des neurotransmetteurs (messagers dans l’influx nerveux) et de l’hémoglobine. Vitamine A. Le pamplemousse est une source de vitamine A, l’une des vitamines les plus polyvalentes puisqu’elle joue un rôle dans plusieurs fonctions de l’organisme. Entre autres, la vitamine A favorise la croissance des os et des dents, maintient la peau en santé et protège contre les infections. De plus, elle joue un rôle antioxydant et favorise une bonne vision, particulièrement dans l’obscurité. Plusieurs caroténoïdes sont des précurseurs de la vitamine A, c’est-à-dire que le corps les transforme en cette vitamine selon ses besoins. Que vaut une « portion » de pamplemousse et de pomélo? Volume/poids Pamplemousse, ½ moyen/128 g Jus de pamplemousse, ½ tasse/125 ml Pomélo, 125 ml/100 g Calories 41 50 38 Protéines 0,8 g 0,7 g 0,8 g Glucides 10,3 g 11,7 g 9,7 g Lipides 0,1 g 0,1 g 0,04 g Fibres alimentaires 2,3 g 0,7 g 1,0 g Précautions La consommation de pamplemousse ou de jus de pamplemousse peut entraîner une augmentation ou, moins fréquemment, une diminution des effets de certains médicaments. Des substances contenues dans ce fruit empêchent un enzyme de métaboliser les médicaments en cause, ce qui entraîne l’augmentation de leur concentration dans le sang, pouvant causer des réactions indésirables graves, parfois mortelles. Presque toutes les classes de médicaments sont susceptibles d’entrer en interaction avec le pamplemousse, en voici quelques-unes : médicaments pour le traitement du cancer, de la dépression, de l’hypercholestérolémie, de l’hypertension artérielle, de problèmes cardiaques, et autres. La consommation d’un seul verre de 250 ml peut causer une augmentation du médicament dans le sang, effet qui peut persister durant trois jours ou davantage. Le fait d’espacer la prise du médicament de quelques heures après la consommation de pamplemousse ou de son jus ne permet donc pas d’éviter les effets indésirables. source: passeport santé